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Rentrée judiciaire à Bastia : lutte contre les stupéfiants et les atteintes environnementales priorités d'un procureur général vent debout contre le slogan A Droga Fora

Ce vendredi, la Cour d'Appel et le Tribunal Judiciaire de Bastia ont fait leur rentrée. Si côté parquet, le nouveau procureur de la République de Bastia, Jean-Philippe Navarre, n'a pas souhaité s'exprimer après son discours, attendant de prendre la température, plus tôt dans la journée, le procureur général, Jean-Jacques Fagni, a lui été moins avare en déclarations.

Le bilan de l'année 2023 en Haute-Corse fait apparaître plusieurs augmentations. 13 homicides et 11 tentatives ont été commis, dont sept liés à des règlements de compte. Sans compter les nombreux incendies volontaires, 65 attentats ou tentatives ont été perpétrés. Côté fonctionnement de la justice, la Cour d'Appel de Bastia juge en moyenne treize mois après le jugement en première instance, ce qui permet des appels relativement rapides. Les juridictions corses ont en effet la particularité de voir relativement peu de justiciables faire appel de leur jugement.

Niveau politiques pénales, plusieurs priorités ont été soulignées. Avec 200 cas en 2023, le traitement des violences intra-familiales reste bien entendu dans le haut de la liste. La question environnementale est aussi une priorité claire, avec un pole régional environnemental constitué de magistrats spécialement fléchés vers les questions d'atteinte à l'environnement.

Priorité des priorités, la lutte contre le trafic de stupéfiants. Cannabis, cocaïne mais aussi héroïne sont de plus en plus trafiqués et consommés en Corse. Le procureur général, Jean-Jacques Fagni, s'en est toutefois pris avec virulence au slogan "A Droga Fora", qui selon lui stigmatiserait continentaux et étrangers, et entretiendrait un sentiment xénophobe, alors que la drogue est un problème qui touche les corses, des deux côtés de la barrière.

On écoute Jean-Jacques Fagni, procureur général auprès de la Cour d'Appel de Bastia.