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Affaire des drapeaux : doit-on suspendre Usain Bolt ?

(Frédéric Bertocchini - Alta Frequenza) - Doit-on suspendre Usain Bolt ? C'est la question que l'on peut se poser après que le gardien remplaçant du SC Bastia, Jean-Louis Leca, ait été sanctionné par la Ligue de Football Professionnel, après avoir osé - sans vergogne et sans doute habité d'une haine bestiale - brandir le "drapeau indépendantiste", pardon, le "drapeau corse", et ce après la victoire de son équipe à l'Allianz Riviera de Nice. Plus largement, devons-nous suspendre tous les sportifs et les champions, qui dans le monde sont fiers de défendre le drapeau de leur pays ? Les Brésiliens ont-il été meurtris dans leur chaire à la vue des drapeaux allemands après la victoire de la Mannschaft en demi-finale de la coupe du monde joué sur leur terre l'été dernier ? Le terrain a-t-il été envahi ? Les joueurs allemands ont-ils été agressés ou forcés de ranger leur odieux drapeaux au fond de leur poche ? Leur a-t-on demandé de baisser les yeux, la tête et de regarder leurs pieds plutôt que de festoyer autour de leur drapeau ? Et surtout, quelle aurait été la réaction du monde entier si cela avait été le cas ?

En sanctionnant Jean-Louis Leca, et par ricochet le SC Bastia, la Corse et tous les Corses, la commission de discipline a peut-être sans le savoir, pris une décision politique qui relance la polémique, alimente les haines et donne un énorme sentiment d'injustice. Une décision qui sans conteste contribue à creuser un peu plus le fossé qui sépare aujourd'hui la Corse du continent français. Car il s'agit d'un "fossé qui s'agrandit", comme le confiait à notre micro l'historien et maître de conférence Didier Rey voici quelques jours. Aussi, nous pouvons reprendre les mots du député de Corse-du-Sud Laurent Marcangeli, "à quoi joue la LFP ?" Cette question se pose d'autant plus pertinemment que dans le même temps, le club de Nice est sorti quasiment indemne de cette affaire, n'ayant écopé que d'un simple huis clos avec sursis. Le journaliste Pierre Ménès le déclare lui-même sur les réseaux sociaux : "faut pas s'étonner que les Corses hurlent au complot". En réalité, les Corses ne hurlent pas seulement au complot, ils s'indignent !