Le Direct

Communiqué du FLNC

(Alex Bertocchini - Alta Frequenza) - Dans un long communiqué de quatorze pages parvenu à notre rédaction, le FLNC dresse son analyse de la situation dans un moment qui lui semble décisif pour la Corse. L’organisation clandestine n’y fait pas référence, mais on peut penser que cette communication fait suite à la position de fermeture annoncée par Manuel Valls il y a quelques mois, réitérée il y a quelques jours par Bernard Cazeneuve et répétée ensuite, et à plusieurs reprises par le préfet de Corse. Le FLNC fait un long historique de l’histoire de la Corse depuis le début de la lutte armée, qui a limité à son sens et pendant longtemps la colonisation de peuplement ainsi que la bétonisation de la Corse. Il rappelle qu’il a toujours accompagné les avancées institutionnelles que notre île a connues. Il rappelle aussi le « rôle cynique de l’Etat qui depuis toujours a joué les uns contre les autres ». Malgré ces avancées, « nul aujourd’hui n’est plus dupe des calculs des gouvernements successifs », poursuit l’organisation. Le FLNC situe à nouveau la place de la Corse dans une « mondialisation effrénée et une Europe dirigée par la finance et la dictature des marchés ». « Nous refusons », dit-il, « cette Union Européenne d’Etats constitués qui nient le droit des peuples ». L’organisation clandestine revient sur « une phase active de dialogue et de décisions » qui intéresse la Corse depuis plus de trois ans. « Des thèmes autrefois interdits », poursuit-elle, « tracent les contours d’une solution politique », et de citer la langue corse, la fiscalité, le foncier, une compagnie maritime corse, le statut de résident, une révision constitutionnelle, développement économique et social. Le FLNC affirme « rester extrêmement vigilant face au système qui gangrène la société corse ». Il fait référence à certains réseaux mafieux « qui peuvent être facilement instrumentalisés dans une logique d’affrontement ». « Un cycle se clôt », poursuit-il, « et il est temps de passer à une phase nouvelle, celle de la construction d’une force politique pour gouverner la Corse et la conduire à l’indépendance ». Il appelle donc les corses « à rejoindre l’ensemble des structures publiques qui se reconnaissent dans notre démarche historique ». Pour cela, « sans préalable et sans équivoque, notre organisation a décidé unilatéralement d’enclencher un processus de démilitarisation et une sortie progressive de la clandestinité. Nous récusons donc par avance toute paternité d’actions militaires sur le territoire corse et français ».