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Conférence de presse clandestine cette nuit en Corse

(Francescu Maria Antona - Alta Frequenza) - Un nouveau mouvement clandestin corse a annoncé sa création cette nuit (de lundi à mardi) à l’occasion d’une conférence de presse organisée dans le maquis, quelque part en Haute-Corse. Ce mouvement s’est exprimé sous la bannière du « FLNC ». « Nous, combattants, militants et responsables issus de tout le mouvement national, donnons une parole et une structuration plurielles au Front de libération nationale de la Corse » indiquent-ils. Cette nouvelle organisation, qui s’est refusée à commenter les actions des autres groupes clandestins, s’est surtout exprimé à propos de la situation que connaît la Corse, constatant que l’île traverse « une crise politique, économique, sociale et morale sans précédent ». « Alors que la majorité s’appauvrit, une minorité continue à s’enrichir par la spéculation foncière et immobilière » ont-ils expliqué. Les clandestins ont également dénoncé la spéculation foncière et immobilière, « la déculturation de la langue corse », « la délinquance vécue par une partie de la jeunesse comme une promotion sociale », « la consommation de drogue », « le nombre d’assassinats inégalé en Europe proportionnellement à la population ». Les clandestins ont également mis le doigt sur « l’échec de la politique française d’intégration. Avec 6.000 nouveaux arrivants par an et un taux de chômage de 15 %, l’île a atteint ses limites d’accueil ». Le FLNC a également déclaré qu’il « a vocation à disparaître » même si « les garanties, pour l’heure, ne sont pas encore réunies. Nous ferons en sorte de contribuer à créer demain les conditions d’une sortie de crise, porteuse d’une paix durable et non pas armée contre l’État français ou d’autres Corses ». Le FLNC a terminé son allocution en s’adressant à François Hollande, président de la République française. Le FLNC lui demande pour cela de s’engager sur plusieurs points : « reconnaissance officielle du fait colonial français en Corse, ouverture d’un processus permettant à terme l’exercice des droits du peuple corse, d’une révision constitutionnelle pour l’octroi de moyens structurels et juridiques donnant aux Corses la maîtrise démographique, foncière et économique : citoyenneté corse, code des investissements, statut officiel de la langue corse, libération de tous les prisonniers politiques corses ».