Le Direct

PADDUC : le sentiment de Jean-Guy Talamoni

(Maria Lanfranchi - Alta Frequenza) - C’est sous les applaudissements de l’ensemble des conseillers territoriaux et exécutifs que s’est achevé le discours de Maria Giudicelli. Celui-ci entendait livrer une définition du modèle de développement pour la Corse, arrêtant les grandes orientations et la stratégie d’élaboration du PADDUC. Une présentation exhaustive, avant un débat vif et animé, prévu pour durer jusqu’à minuit. Dans son allocution, Maria Giudicelli est revenu sur le caractère fondamental du document PADDUC, ouvrant les possibilités d’une « auto-détermination » de développement et d’aménagement. Pour la conseillère exécutive, notre île se trouve aujourd’hui à un « tournant de son histoire », il faut, a-t-elle ajouté, « passer de l’économie de l’avoir plus à celle de l’avoir mieux ». Un choix de société, « ni de droite ni de gauche » s’est t-elle défendue. Un changement qui doit se concevoir « en écho aux aspirations populaires » : plus de justice sociale et de solidarité conciliant développement et protection. En quelques mots, Maria Giudicelli a avancé plusieurs idées forces comme la responsabilisation des acteurs économiques, la gestion autonome et durable du territoire, la maîtrise des risques...;bref la mise en place d’une nouvelle gouvernance. Pour cela, a déclaré l’élue il faut tout d’abords dresser un constat objectif de la situation actuelle. Et cela n’est pas forcement reluisant : niveaux de précarité élevé, taux de chômage conséquent, faiblesse de la production économique et croissance artificielle sur la base de rentes de situation. Un système synonyme de risques majeurs pour la société insulaire. Pour autant, a déclaré Maria Giudicelli, il n’y a pas de fatalité en la matière, et il est donc tout à fait possible de « se détourner des processus d’assistanat qui stérilisent les initiatives ». Pour cela trois leviers essentiels sont à mobiliser dans le cadre d’orientations stratégiques : celui du maintien des services publics, en milieu rural notamment, celui de l’encouragement à la création d’activité, celui de la solidarité entre les territoires. Un développement durable te soutenable, voici les grands axes proposés, dans le cadre également de trois principes fondateurs : il faudra préciser le contenu des lois « littoral » et « montagne » ; le second concerne la cartographie qui tiendra une place prépondérante dans le futur document; enfin, certains espaces stratégiques devront être identifiés. Enfin, l’exécutif, par la voix de sa conseillère a fortement souligné l’obligation d’un rééquilibrage du territoire et le développement accru de l’économie solidaire, avec création d’une monnaie complémentaire, et la valorisation de l’identité, de la culture et de la langue. Deux grands piliers ont donc été mis au service de ces orientations à savoir le potentiel humain comme ressource première du développement ou encore le statut spécifique comme moteur de celui-ci. In fine, Maria Giudicelli a abordé la question des moyens pour atteindre ces objectifs avec différentes pistes. Un long exposé avant le débat et les réactions. Les applaudissements étaient de mise également dans les rangs des nationalistes de Corsica Libera. Pour Jean-Guy Talamoni, ce PADDUC, à l’inverse du précédent projet sous l’ancienne mandature, ouvre « le chemin du développement au service des Corses et de la Corse ».