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Sondages: Alta Frequenza au sommet

(La rédaction d'Alta Frequenza) -  Dorénavant, les grands clubs de Ligue 1 de football choisiront leurs arbitres et les candidats aux présidentielles se sonderont eux-mêmes ! L'affirmation est incongrue, et pourtant, en matière de mesure d'audience audiovisuelle c'est bien ce qui se passe. Médiamétrie, leader monopolistique en termes de sondages dans le domaine, publie chaque année les chiffres nationaux et locaux de ces mêmes audiences radiophoniques. Des chiffres que tout un chacun est en droit de remettre en cause, et ce pour plusieurs raisons. 

Tout d'abord parce que, à Médiamétrie, le conflit d'intérêt est patent. Ses actionnaires sont, en effet, ses principaux clients et utilisateurs. Nous ne sommes pas à Moscou du temps de Staline, mais bien en France, ce pays de la liberté et de l'égalité. Dans ce contexte, l'efficacité économique impose un partage du gâteau entre les grands groupes télés ou radios.

Ensuite, parce que les échantillons et la représentativité du panel sont choisis non pas de manière aléatoire, comme cela devrait être le cas, mais bel et bien avec un objectif politique et économique sous-jacent. Ainsi, à l'échelle de la Corse, votre radio (Alta Frequenza), n'est pas considérée au même titre que les autres, mais simplement cantonnée au rang des radios "pouvant être captées sur une zone d'écoute délimitée".  Ce dénigrement, car il n'y a pas d'autres mots (sinon ségrégation), est un comble, lorsque l'on sait qu'Alta Frequenza fait partie des doyennes de la FM en France, et compte sept fréquences dans toute la Corse. Forcément, face aux énormes machines déployées à coup de millions sur l'ensemble des régions de France, la petite radio corse fait un peu tâche. Elle dérange sans doute, et on aimerait bien l'écraser. Bien entendu, il serait incongru de l'intégrer dans un carnet d'écoute. Imaginez le scandale si par malheur (ou bonheur), cette petite station de 32 ans d'âge, avait un brin d'écoute. Et imaginez, si par un incroyable exploit, elle devait être plus écoutée qu'une richissime station aux moyens dantesques.

Vous êtes très nombreux à nous appeler tous les ans, pour nous signifier que vous avez été contactés, à votre domicile par cet institut de sondage, mais qu'Alta Frequenza (comme par hasard) n'a pas été proposée dans le panel. Vous êtes très nombreux aussi, à avoir remarqué, (comme par hasard encore une fois), que non seulement Alta Frequenza n'était pas proposée, mais en plus, que d'autres stations, l'étaient au contraire, deux fois ! Le comble, c'est que deux de nos journalistes ont eux-mêmes été appelés à leur domicile, et ont constaté cette "anomalie". Soyons honnêtes toutefois, cette "anomalie" n'est visiblement pas systématique. L'erreur est humaine. Mais visiblement, elle peut aussi être tenace, surtout lorsque c'est toujours dans le même sens.

Titillée, aussi bien par la forme, que par le fond, mais aussi avouons-le un tantinet agacée de voir depuis plus de trente ans que le taux d'écoute de la station frise régulièrement le négatif, notre équipe de journalistes a voulu en savoir plus, en enquêtant sur cet institut de sondage aux méthodes cavalières. Nous avons donc appelé directement l'institut de sondage, non sans avoir oublié de brancher nos magnétos, à l'insu bien entendu de nos interlocuteurs. C'est pas bien nous diriez-vous, mais bon. Faut bien faire son métier de journaliste, même si quelquefois nous ne sommes pas reconnus comme tels. Et là, ô surprise, nous apprenons avec stupéfaction, que pour faire parti du panel des radios sondées, il faut s'acquitter d'une redevance ! Pour faire court, pour exister, il faut payer ! Faut-il aussi payer pour figurer en haut du classement ? "Cette radio est dans les profondeurs du classement ? Forcément, elle ne souscrit pas à notre sondage !" nous a-t-on répondu.

Bien. Mais dans ce cas, l'honnêteté ne serait-elle pas de ne pas faire apparaître Alta Frequenza dans ce même classement ? Lorsque l'on réalise une étude, les règles ne doivent-elles pas être les mêmes pour tout le monde ? Ce constat est d'autant plus important, que cela fausse l'ensemble des résultats, y compris pour les stations bien placées. Bien entendu, nous nous garderons bien d'avancer des arguments aussi incroyables, sans en avoir quelques preuves. Des enregistrements téléphoniques, et des documents écrits, sont bien entendu en notre possession*.

Aussi, la question se pose : comment accorder de la crédibilité à ce type d'études, lorsque l'on sait que l'institut de sondage, est celui-là même qui souscrit au sondage. Vous vous en doutez, Alta Frequenza n'a jamais souscrit à un quelconque sondage. Non seulement, elle n'en a pas les moyens, mais en plus, elle n'a rien à prouver, ni à se prouver. Ni même à ses annonceurs, privés ou institutionnels, qui accompagnent Alta Frequenza depuis plus de trente ans, et qui la font vivre au quotidien, en contribuant à son rayonnement régional, et bientôt, même au-delà. La fidélité de nos partenaires est sans faille.

Sa longévité (32 ans) et les nombreux salariés, ses journalistes encartés, qui composent la station, alors que celle-ci ne vit que des ressources publicitaires, sans aucune subvention, est la preuve de son excellente santé et de son dynamisme. Car là est la réalité. Si notre radio n'était pas écoutée, elle serait morte depuis très longtemps. C'est une réalité mathématique. Implacable. Aussi, de là à penser qu'Alta Frequenza est une radio qui gêne, il n'y a qu'un pas. La ligne éditoriale est-elle responsable d'un tel dénigrement ? A moins que l'on ne veuille clouer le bec à un média corse indépendant, qui n'a aucune attache à une maison-mère sur le continent, aucune ligne éditoriale dictée depuis l'autre coté de la mer ? Donc, un média "que l'on ne maîtrise pas" ?

Pour preuve, nos journalistes attendent toujours leur accréditation pour le Tour de France. Mais comme la Grande Boucle passe en Corse tous les cent ans, nous ne désespérons pas. A priori, nous serons prêts pour le prochain. 

*sur les conseils de notre avocat et pour des raisons d'ordre juridique, nous ne publierons pas ces documents ici-même.