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Territoriales : Maria Guidicelli ne sera pas candidate

(Communiqué de presse de Maria Guidicelli) - "À 6 semaines d'une échéance capitale pour la Corse, je considère qu'il est temps de faire un choix en conscience quant à ma participation à l'élection territoriale de décembre prochain.

Ma décision de ne pas être candidate à cette élection est le résultat d'un cheminement guidé par ma volonté de dialoguer pour rassembler ma famille politique.

Suite aux élections législatives de juin, il semblait logique que la construction politique en vue de l'échéance territoriale s'élabore autour des candidats investis par La République en Marche. Pour ce qui me concerne, cette « base » devait nécessairement œuvrer pour un large rassemblement.

 J'ai pu constater que cette volonté de dialogue et d'union n'était pas partagée par le candidat aujourd'hui investi par La République en Marche.

Les concepts de "co construction" de "collégialité" ou encore d'" esprit d'équipe" sont demeurés au stade de la théorie, mais n'ont, malheureusement, pas été traduits dans la pratique....

J'ajoute que la saga de l'investiture par les instances nationales de LREM a apporté de la confusion, et, je dirai même, du ridicule à la situation.

Paris aurait été bien inspiré de laisser la Corse choisir par elle-même le candidat capable de fédérer et d'incarner un projet crédible. 

Par ailleurs, je ne transigerai pas avec mes valeurs de femme de gauche, or, aujourd'hui, je constate que la politique menée par le Président Macron manque cruellement d'approche sociale et accentue les inégalités. Cette politique là n'est pas bonne pour la Corse, et je ne souhaite pas m'associer à ceux qui la défendront dans notre île.

Pour moi, l'enjeu fondamental est notre capacité à réussir une société nouvelle, sur la base d'un contrat social et économique clair et lisible, qui sera de nature à restaurer la confiance.

Je reste fidèle au projet de société que j'ai inscrit dans le PADDUC, projet que j'ai voulu solidaire et équitable, au service du peuple corse, tournant le dos à une économie de la rente, au profit d'une économie productive.

Je constate que la majorité nationaliste, partie prenante dans l'élaboration du PADDUC, n'a pas su, ou pas voulu..., se donner les moyens de mettre en œuvre ce projet.... Je m'interroge, là aussi, sur le pas que certains ont du mal à franchir entre la théorie et la pratique. Sur la mise en œuvre du PADDUC, mais également sur des sujets fondamentaux pour le devenir de notre île, la majorité nationaliste est demeurée dans l'incantation et le non choix.

Enfin, nul ne peut ignorer ma "corsitude", car j'ai suffisamment démontré mon attachement à agir pour notre île et son peuple. Ce peuple, dont la définition est claire pour moi, puisqu'il s'agit de cette communauté de destin, dont nous sommes tous issus, constituée des corses d'origine et des corses d'adoption.

Pour des raisons évidentes, je défendrai toujours une émancipation de la Corse au sein de la République Française et je n'emboiterai pas le pas à ceux qui utilisent l'ambiguïté à des fins électoralistes. Ainsi, sont utilisés à l'envie les concepts d'autonomie (de gestion, de plein exercice...), d'autodétermination, d'interdépendance....Pour ma part, je m’opposerai à tout processus qui pourrait conduire la Corse vers l’indépendance.

Sortir de l'ambiguïté suppose de trancher certains débats, or, force est de constater qu'il n'en est rien !

Cela est d’autant plus grave que nous sommes à la veille d’installer la Collectivité Unique de Corse, et l’impréparation qui règne face à ce « chamboulement » institutionnel fait craindre un déficit démocratique… Très clairement, le respect des territoires, la prise en compte des réalités de proximité ne sont en rien garantis. Cela exclue toute possibilité de contre-pouvoir, non pas au sens politicien, mais au sens démocratique.   

Enfin, et pour conclure, en tant que femme de gauche, libre de tout carcan idéologique, je resterai au service de la Corse, qui mérite la clarté dans les valeurs et les principes, qui exige que chacun mette toute son énergie pour travailler au service d'un projet, et non pas pour négocier une place sur une liste."