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Transports maritimes : entre menace et espoir

(Alex Bertocchini - Alta Frequenza) - Conflit à la SNCM et à la CMN: si rien ne bouge en apparence on ne peut pas dire que l'on reste inactif dans toutes les sphères intéressées peu ou prou à cette problématique. Paul-Marie Bartoli, dans une lettre recommandée datée de ce matin (mercredi) interpelle directement Marc Dufour et Marc Reverchon, respectivement plus haut responsables des deux compagnies incriminées. Le président de l'office des transports n'y va pas par quatre chemins; Vous avez signé, dit-il, pour obtenir la nouvelle délégation de service public, l'engagement de mettre en application, dès le cinquième jour de grève, un dispositif dénommé" service social et solidaire". Ce dispositif, précisé par l'article 22 de la convention qui lie l'office des transports aux compagnies délégataires, cadre de manière très stricte la mise en place de ce service social et solidaire ainsi que les pénalités imposées en cas de non application. L'article 39 de cette convention précise bien qu'une pénalité de trente mille € sera appliquée par traversée non effectuée et au 8e jour nous en sommes donc à un million six cent mille €. Paul Marie Bartoli va beaucoup plus loin en citant cette fois ci l'article 42 de la même convention. Cet article évoque une possible résiliation du contrat au cas où la totalité des pénalités dépasse trois cent mille € pour une période de six mois, et ceci est valable pour les deux opérateurs. Une simple opération montrera que nous avons déjà dépassé de cinq fois le montant qui pourrait amener une résiliation de l'actuelle délégation du service public maritime. Le président de l'office des transports en rajoute une couche en citant l'article 6 de la convention qui met en évidence le non respect du contrat, la nouvelle délégation débutait le premier janvier,  ce qui donc engage la responsabilité pour faute des compagnies. Toujours au niveau des réactions il faut citer celle de l'Union professionnelle artisanale de Corse-du-Sud, soutenue par la Chambre de métiers, et la CGPME. Toutes condamnent la situation actuelle et affirment que rien n'obligeait les compagnies à signer un contrat qui ne leur convenait pas. Un milliard d'€ sur 10 ans, ça se fête, ironisent les protestataires avec du champagne et des cotillons; pourtant on est loin des réjouissances. Les artisans se réservent le droit d'intenter toute action en justice pour non application du contrat en vue de demander son annulation. Les artisans vont plus loin en se posant la question de savoir si un régime de service public généralisé, tel que le préconisait l'autorité de la concurrence, ne serait pas mieux adapté pour la Corse. Au niveau des bonnes nouvelles, et le peut-être n'est pas superflu, Fréderic Cuvillier a annoncé ce matin que la tenue d'une table ronde aurait lieu en fin d'après midi. Le ministre des Transports n'a pas donné plus de détails mais vu la constitution de cette table ronde, les directions des compagnies et les actionnaires seront absents, il est peu probable que la lumière jaillisse dès ce soir même, on se plait à le souligner, si dialogue a pu être renoué.