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Inscription de la Corse dans la Constitution : Jean-Martin Mondoloni défend le pouvoir d'adapter la loi, non pas de légiférer

(Michaël Andreani - Alta Frequenza) - « On ne peut pas mettre du jus de 74 dans un flacon de 72-5 » ! C’est le sentiment du groupe Per l’Avvene de l’Assemblée de Corse, porté par Jean-Martin Mondoloni, au sujet de la proposition d’article formulée par le président de l’Exécutif, Gilles Simeoni, dans le cadre du projet d’inscription de la Corse dans la Constitution. Le groupe de droite dénonce une « imposture » en la matière, de l’ambigüité, avec une majorité territoriale en proie à un « délire institutionnel ». Per l’Avvene, qui ne votera pas le texte présenté par Gilles Simeoni, proposera sa propre rédaction d’article, là aussi numérotée 72-5, se voulant « audacieuse, réaliste » et dépourvue, selon lui, « d’arrière-pensées dogmatiques dictées par une volonté de distanciation » ; une proposition qui plus est « à cadre constitutionnel constant », insistent les élus de l’opposition et dans laquelle le mot "autonomie" n'apparaît jamais. Si les nationalistes désirent obtenir aujourd’hui le pouvoir de légiférer, c'est-à-dire de faire la loi, le groupe de droite demande pour sa part le droit d’adapter la loi aux spécificités de la Corse, et il tient à mettre en avant cette différence, convaincu que toutes les possibilités offertes aujourd’hui par les compétences actuelles de la Collectivité de Corse ne sont toujours pas exploitées dans bien des domaines. De plus, Per l’Avvene dénonce, de par l’omniprésence de ce sujet dans le débat politique, une Collectivité de Corse « en panne », et met en lumière la nécessité de mettre en œuvre l’ensemble des pouvoirs et missions de cette institution naissante. 

Ecoutez Jean-Martin Mondoloni.