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Rixe de Furiani : la thèse de l'agression à sens unique balayée par le parquet, de la prison avec sursis requise contre les quatre prévenus

Ce lundi se tenait le procès de la rixe entre plusieurs jeunes ayant eu lieu dans la nuit du 5 au 6 janvier sur un parking de Furiani. Un procès qui a fait salle comble des soutiens de Raphael L.V., l'un des prévenus. Hors de la salle, les hommes politiques d'extrême droite que sont Nicolas Battini, Christophe Canioni, Filippo de Carlo et Jean-Antoine Giacomi sont aussi venus apporter leur soutien.

Raphael L.V. était jugé pour violences avec arme, tandis que Rayane E.A., Ibrahim D. et Ilies O. étaient jugés pour violences en réunion contre Raphaël L.V, tous âgés de 18 ans.

Cette audience a permis de constater que bien loin de l'agression à sens unique dénoncée par certains au début de l'affaire, cette rixe était le fruit d'un rendez-vous réciproque sur fond de dispute entre deux jeunes femmes, d'altercations antérieures, et de provocations possiblement racistes sur les réseaux sociaux. Si de son côté Raphael a accusé lors de l'audience Ibrahim d'avoir une arme blanche et de n'avoir brandi un couteau que pour dissuader Ibrahim et les deux autres prévenus, les trois autres prévenus et plusieurs témoignages ont affirmé que le seul couteau brandi pendant cette rixe l'a été par Raphael. L'examen de médecine légale n'a quant à lui pu confirmer l'existence d'une blessure par arme blanche chez Raphael, qui a bien été frappé à terre par les trois hommes, causant deux yeux au beurre noir, de légers hématomes et des égratignures.

Dans ses réquisitions, le procureur de la République de Bastia, critiquant très fortement l'emballement politico-médiatique, a dénoncé un rassemblement de 600 personnes basé sur un mensonge. Tout comme la fausse réputation de caïds des trois autres prévenus, insérés dans la société. Aux yeux de Jean-Philippe Navarre, il s'agit du procès de "la lâcheté des trois qui frappent un homme au sol alors qu'il ne présente plus de danger. Lâcheté de Raphael qui du premier jour de sa plainte jusque devant le tribunal de ment avec des déclarations évolutives pour dissimuler deux faits : s'ils vont sur le parking c'est parce qu'il en est en partie à l'initiative avant de commettre deux fautes pénales : porter une arme de catégorie D hors de son domicile, puis l'exhiber, menacer et tenir en respect les personnes en face avec celui-ci".

Pour cette rixe d'une triste banalité, le procureur de la République a requis six mois de prison avec sursis contre Raphaël, et quatre mois avec sursis contre Rayane, Ibrahim et Iliès. La décision est mise en délibéré au 26 février à 14h

La relaxe a été plaidée par toutes les parties. Pour Stella Canava, avocate de Raphaël, les réquisitions du procureur de la République ont été à sens unique. Elle réfute les accusations de mensonge de la part de son client, ainsi que celle de racisme.

On écoute maître Stella Canava.

Maître Valérie Vincenti, avocate d’Ibrahim, estime quant à elle que ce procès a démontré le mensonge de Raphael, ainsi que la légitime défense exercée à ses yeux par son client.

On écoute maître Valérie Vincenti.

Maître Jean-Pierre Ribaut-Pasqualini, avocat d’un des deux autres prévenus, a quant à lui dénoncé l’emballement politico-médiatique autour d’une affaire somme toutes banale.

On écoute maître Jean-Pierre Ribaut-Pasqualini.